Ancienne volleyeuse de haut niveau, experte internationale en management de projets et aujourd’hui chargée de mission pour la coopération et les partenariats au sein de la Fédération Béninoise de Volleyball, Debora Louis s’engage bénévolement pour le développement de son sport. Entre transmission, féminisation et structuration du volleyball au Bénin, elle partage un parcours guidé par la passion, l’engagement et la conviction que le sport peut transformer durablement les mentalités.
Qu’est-ce qui vous anime le plus dans votre engagement quotidien au sein de la Fédération Béninoise de Volleyball ?
Nous sommes des bénévoles au sein de la Fédération Béninoise de Volleyball donc je n’y suis pas salariée. Il s’agit d’une mission bénévole que je mène avec passion et engagement. Dans la vie de tous les jours, je suis experte internationale en management de projets donc je mets mes compétences bénévolement au service de mon sport et de ma fédération.
Quel est votre lien personnel avec le volleyball et comment votre parcours vous a-t-il menée à votre fonction actuelle ?
Je suis une ancienne joueuse de volleyball. J’ai découvert le volleyball en 6ème en France au collège les Renardières de Courbevoie avant de poursuivre à l’UNSS et ensuite en club. J’ai pratiqué le volleyball pendant plus de 20 ans en compétition. Durant les vacances d’été au Bénin, je pratiquais le volleyball avec l’équipe de l’UAC au terrain UNAFRICA de Cotonou. C’est à cette époque que j’ai fait la connaissance de l’actuel président de la Fédération M. YARO qui était coach UAC. De retour définitivement au Bénin, il m’a semblé évident de m’investir dans le développement du volleyball dans mon pays en mettant à disposition mes connaissances professionnelles en gestion de partenariats internationaux au service de la Fédération qui était en pleine croissance sur ce domaine. C’est ainsi que j’ai été nommée Chargée de Mission pour la coopération et les partenariats il y a 3 ans.
En tant que femme engagée dans le sport, comment percevez-vous votre place dans un environnement encore majoritairement masculin ?
Je perçois mon rôle comme un apport complémentaire à celui de mes confrères masculins car je vois une situation sous un angle différent que le leur. Avoir des avis différents dans un groupe permet de prendre en compte tous les points de vue.
Y a-t-il un projet mené au sein de la fédération dont vous êtes particulièrement fière ?
Le projet pour lequel je suis fière est le projet “les dadas du volleyball” du programme Sport au Féminin pour lequel j’ai obtenu un accompagnement de l’ambassade de France au Bénin en 2023 et qui a impacté près de 5000 filles à travers tout le Bénin. Il s’agissait d’un projet de mentoring entre les anciennes et les nouvelles volleyeuses avec le slogan “Volleyeuses UN JOUR, Volleyeuses TOUJOURS”.
Quels sont aujourd’hui les principaux défis pour le développement du volleyball et les partenariats au Bénin ?
Les défis comme partout pour un sport comme le nôtre qui n’est pas un sport de masse est la mobilisation des partenaires sur nos évènements néanmoins nous pouvons noter un intérêt grandissant pour le beach volley pour lequel notre équipe masculine séniore fut qualifiée pour la coupe du monde en Australie en Novembre 2025.
Comment décririez-vous l’état actuel du volleyball béninois, notamment auprès des jeunes ?
Grace au programme des classes sportives du gouvernement qui se déroulent dans les collèges, les enfants pratiquent dorénavant le volleyball dès la 6eme. Ceci apporte une attractivité à notre discipline auprès des jeunes.
Comment imaginez-vous le volleyball béninois dans cinq ans ?
J’aimerais voir des équipes féminines qualifiées pour les mondiaux comme nos garçons qui ont été qualifiés pour la coupe du monde de beach volleyball.
Comment avez-vous découvert le programme HAVOBA ?
J’ai découvert le programme HAVOBA en 2022 lors d’une visite au Bénin du président de la Fédération Française de Handball venu signer un partenariat avec son homologue béninois. Le ministère des sports avait organisé une rencontre avec les 3 fédérations béninoises de hand, volley et basket pour nous expliquer le projet HAVOBA et ses ambitions.
Qu’apporte concrètement HAVOBA à la structuration des fédérations ?
Le programme HAVOBA apporte un renforcement de compétences aux membres des instances dirigeantes des fédérations tout en leur donnant accès à un réseau composé de 21 fédérations.
Pourquoi le sport scolaire est-il un axe stratégique pour le volleyball ?
Pour performer dans un sport, il faut le pratiquer dès le plus jeune âge. L’école est le lieu d’apprentissage et de découverte où le sport va vers les enfants donc nous devons nous positionner très tôt dans un univers concurrentiel avec la découverte de plusieurs sports durant le cycle d’apprentissage scolaire. Ceux qui sont intéressés par la volleyball se dirigeront vers des clubs.
Que représente pour vous l’enjeu de la féminisation du sport, au cœur du programme HAVOBA ?
La féminisation représente pour moi un outil pour révéler les talents cachés féminins qui n’osent pas assumer une position de leader. Grace à ce programme, elles peuvent agir en toute bienveillance et OSER.
Quels changements avez-vous observés depuis le lancement du programme et les tables rondes ?**
Bien avant les tables rondes et depuis le lancement de ce programme, je note une évolution des consciences. Les femmes ne sont plus considérées comme des sujets de moqueries et leur avis sont prises en compte et ne sont plus secondaires.
En quoi la coopération entre fédérations africaines et françaises est-elle enrichissante ?
Nos partages d’expériences enrichissent notre ouverture d’esprit et nous donnent des idées pour des actions à mener. Ce n’est pas la quantité mais la qualité de nos échanges qui est enrichissante.
En une phrase, que change ou peut changer HAVOBA pour le sport béninois ?
HAVOBA permet l’accéleration les mentalités sur la féminisation et il ne tient qu’à nous de poursuivre l’œuvre pour le pérenniser.
