Après le Cameroun, la Fondation HAVOBA prend la direction de la Côte d’Ivoire pour une nouvelle formation sport scolaire. Isabelle Fijalkowski, première joueuse française à intégrer la WNBA aux Cleveland Rockers en 1997 et maintenant cadre technique sportif en Auvergne, nous a glissé quelques mots avant son départ.
1. Pourquoi, selon vous, le sport à l’école joue-t-il un rôle si important dans la construction des jeunes ?
Le sport scolaire est fondamental, car tout le monde n’a pas la possibilité d’adhérer à un club, alors que l’école est un lieu commun à tous. Il ne s’agit pas uniquement de santé ou d’activité physique, les bienfaits vont bien au-delà. De nombreuses études ont montré que les élèves qui bougent, qui prennent conscience de leur corps et développent leurs différentes aptitudes sportives, réussissent mieux dans les autres matières. Pour moi, il est essentiel de considérer l’élève dans sa globalité, à la fois son corps et son esprit. C’est une approche qui favorise l’épanouissement et les apprentissages.
2. Vous partez prochainement pour HAVOBA en Côte d’Ivoire. Que représente cette expérience pour vous ?
C’est une opportunité précieuse. J’ai déjà eu la chance de me rendre en Côte d’Ivoire en tant qu’assistante coach de l’équipe de France U20 pendant les Jeux de la Francophonie, mais c’est la première fois que je m’y rends dans un cadre d’une formation. L’objectif est de promouvoir la pratique du sport à l’école, de transmettre des outils aux référents locaux pour qu’ils puissent, à leur tour, sensibiliser sur l’importance de l’activité physique pour les jeunes. Ce sera aussi un travail en lien avec d’autres collègues, notamment du handball et du volley, ce qui enrichira encore l’expérience. Et surtout, il ne s’agit pas de venir « plaquer » un modèle, mais de construire avec les formateurs sur place, en tenant compte du contexte local.
3. Ces échanges avec d’autres pays comme la Côte d’Ivoire peuvent-ils aussi être une source d’inspiration pour la France ?
Oui, très clairement. Je suis convaincue qu’on va beaucoup apprendre. Même si les moyens sont plus limités sur place, c’est souvent dans ces contextes que naissent les idées les plus créatives et les approches les plus ingénieuses. Ce type d’échange fonctionne dans les deux sens : nous venons partager des outils et des méthodes, mais nous repartons aussi avec de nouvelles perspectives. C’est cela, la richesse de ces rencontres et de la formation. On se nourrit les uns les autres, et c’est ce qui rend notre métier si vivant et passionnant.