Gilles Malfondet, membre du Copil HAVOBA et formateur entraîneurs pour la Fondation, a pris la parole avant de partir à Yaoundé au Cameroun. L’importance de la formation, les objectifs de ce déplacement, la co-construction…, tels sont les thèmes abordés lors de cet entretien.
1. Vous insistez sur l’importance de la formation des formateurs d’entraîneurs dans votre travail. Pourquoi cela est-il crucial pour le développement des disciplines sportives ?
La formation des formateurs d’entraîneurs est une démarche essentielle pour le développement du sport, car elle permet de structurer et de pérenniser la pratique à long terme. Nous ne nous contentons pas de former des entraîneurs pour qu’ils puissent faire des démonstrations techniques ou organiser des entraînements ponctuels. Nous nous concentrons sur l’ingénierie de formation, en créant un cadre propice à la transmission des savoirs et à la formation des futurs formateurs. Il est crucial que chaque entraîneur, au-delà de ses compétences sur le terrain, ait une vision globale de l’entraînement, de la pédagogie et du développement personnel des athlètes. Ce n’est qu’avec une formation de qualité qu’un entraîneur pourra maintenir un niveau d’engagement élevé et permettre à ses joueurs de progresser de manière continue.
2. Vous travaillez avec plusieurs pays africains et vous insistez sur la co-construction et l’humilité. En quoi ces valeurs enrichissent-elles votre approche de la formation ?
La co-construction est au cœur de notre approche, car elle permet d’intégrer des perspectives et des contextes différents dans nos méthodes. Chaque pays avec lequel nous collaborons apporte sa propre vision du sport, ses défis, et ses solutions. Nous, en tant que formateurs, nous ne sommes pas là pour imposer une méthode toute faite, mais pour construire avec nos partenaires locaux une solution qui soit en adéquation avec leurs réalités. Cette approche collaborative est enrichissante, car elle nous oblige à faire preuve d’une certaine humilité. Nous n’arrivons pas avec l’idée que nous détenons la vérité absolue, mais plutôt que nous pouvons partager notre expertise tout en apprenant des autres.
3. Quelles sont vos attentes concrètes pour votre prochaine mission au Cameroun ?
Ma principale attente pour cette mission au Cameroun est de tester concrètement nos méthodes et nos contenus, de voir comment ils sont reçus et adaptés sur le terrain. C’est un moment clé pour éprouver ce que nous avons préparé. Ce sera la première mission sur la composante entraîneur de notre programme, et il est impératif que tout se passe bien. Nous avons conçu un programme précis, mais il reste à voir comment il se traduit dans la pratique, avec les réalités du terrain et les spécificités culturelles du Cameroun. Ce pays, comme d’autres pays africains, montre un potentiel énorme pour le développement du sport, en particulier dans des disciplines comme le handball, le volleyball et le basket. Mais ce potentiel reste encore largement inexploité. Nous sentons qu’il y a une véritable volonté politique de structurer les pratiques sportives et d’aller vers une professionnalisation.
Pour le déplacement, mes attentes vont au-delà de l’aspect technique. Il s’agit aussi de comprendre les dynamiques sociales et culturelles du pays, de voir comment les valeurs du sport peuvent être intégrées dans un cadre plus large de développement humain et social. En résumé, notre mission au Cameroun est une opportunité de renforcer nos liens, de tester nos approches et surtout, de contribuer à l’essor du sport.